La souffrance, c’est l’histoire qu’on s’en fait

Un événement ou un non-événement surgit. Des tensions dans le corps apparaissent à la conscience. Un mouvement de rejet vient comme une réaction habituelle pour camoufler, gérer ces sensations qui sont jugées négatives, à refouler. Ce simple mouvement qu’on ne peut pas contrôler est la naissance de la souffrance psychologique. Cette souffrance est le fruit d’une histoire que l’on associe aux sensations dans le ventre, la poitrine, la tête, ces sensations que la pensée a associé à l’angoisse, à la tristesse, à l’ennui, à la colère, la liste est sans fin.

Bercé par l’histoire associée aux sensations, nous croyons être une personne qui doit travailler sur elle-même pour devenir plus heureuse, ou qui est justifiée dans son malheur. Ce processus d’auto-hypnose soutient et nourrit la souffrance elle-même, comme une roue qui tourne sur elle-même, à vide.

Soudain, par la grâce, nous voyons que changer l’histoire, gérer nos sensations pour les rendre positives, plus agréables, est un vain effort. Nous voyons enfin notre limite, notre incapacité à faire quoi que ce soit pour rétablir l’équilibre. Lâcher prise. Un grand moment où rien ne se fait, rien ne se passe. Enfin! Il n’y a plus que l’écoute, une écoute sans intention, sans prétention, sans histoire. Un espace, des mouvements, plus d’espace, de l’intensité, une ouverture…Et beaucoup de joie! Le calme dans la joie, la joie dans le calme. Plus personne pour sentir, plus personne pour penser, il n’y a que l’écoute, la présence, lumineuse et si douce, en même temps si intense.

La magnificence du silence, l’espace où tout est possible, sans personne pour faire.

Kamala