La question « Qui suis-je? » n’est pas juste une de ces questions existentielles qui font philosopher ou à remettre à plus tard quand on en aura le loisir. C’est une question primordiale, c’est-à-dire qu’elle mérite d’être placée en toute première place de notre liste de to-dos.
On a souvent le sentiment de savoir qui on est. On répond à la question « qui suis-je? » par un état civil, nom, prénom, date de naissance, nationalité, genre, je suis fils de…fille de…, par une occupation, un lieu de vie, relation à une autre personne (je suis la femme de…, je travaille avec un tel…), un hobby, des idées, des croyances, l’appartenance à un groupe associatif, religieux ou politique, etc. Cela signifie que l’on répond souvent par « je suis ceci…je suis cela… ».
Mais si toutes ces informations sont fonctionnelles et aident à interagir dans la société, le fait de ne savoir répondre que par des attributs « extérieurs » fait que notre relation à soi est pauvre et creuse, et par ricochet notre relation à autrui et au monde pauvre et superficielle. Je m’explique. En effet, quand on a suffisamment d’expériences de vie, on peut se rendre compte très vite que rien que nous avons poursuivi jusqu’à présent (diplôme, métier, statut, relation, possession, corps de rêve, lieu de vie, etc.) ne nous a donné entière satisfaction. Il y a eu sûrement des moments de légèreté et de bonheur, d’ouverture et de plénitude qui ont suivi la réalisation d’un projet ou d’un désir, mais progressivement le bonheur liée à ce désir s’est vite étiolé. On se rend compte que ce à quoi on s’accroche peut toujours disparaître ou changer. On ne peut compter sur rien. Et c’est reparti de plus belle vers un autre projet ou désir qui cette fois-ci nous comblera vraiment et de manière permanente. C’est ce que nous espérons tous en tout cas: le bonheur vrai et permanent.
Quand on réalise que rien ne peut nous combler véritablement et durablement, vers quoi alors se tourner? C’est là où il est possible de vivre la prochaine étape dans l’évolution d’un être humain: répondre à la question « Qui suis-je? ».
Bien guidé par un enseignant qui connaît sa véritable nature ou identité, on apprend à se poser enfin en soi-même. L’attention, au lieu de faire comme à l’accoutumé en se focalisant vers ceci ou cela de l’expérience (image, pensée, problème, but, etc.), va se détendre et revenir à la source d’elle-même: la conscience.
Toute notre vie, nous avons connu l’expérience de la vie. Comment est-ce que cela fût possible? Parce que l’expérience de la vie est apparue à notre conscience. Nous avons été conscients de nos années d’enfance, d’études, de travail, de nos soucis, de nos joies, etc…Toute la vie s’est déroulée dans notre conscience. Mais tout ce temps, nous n’avons pas accordé d’importance à cet espace de la conscience elle-même.
En prenant le temps de connaître cet espace en soi qui est conscient, on se rend compte que ce n’est rien d’autre que notre présence, le fait d’être. Etre et conscience ne font qu’un, il n’y a pas être sans conscience et vice-versa. Etre est conscience, je suis conscience.
La réalisation de cela est énorme! En s’intéressant de plus en plus à connaître cet espace du « je suis conscience », on se révèle à soi-même que nous sommes en réalité profondeur, paix, plénitude, liberté, joie sans objet, transparence et ouverture. Etre n’est ni féminin, ni masculin, ni jeune ni vieux, n’a aucun nom ni histoire. Etre est en-dehors du temps, sans passé ni futur. Etre est en-dehors de l’espace, sans centre ni périphérie, mais toujours présent. Etre est ce qui connaît l’expérience, être est le silence d’où naissent tous les bruits et vibrations, être est l’espace d’où naissent toutes les formes et textures. Etre est bonheur pur et simple, libre de tout attachement, indépendant des circonstances extérieures. Etre est, et ne change pas. Etre est immanent et transcendant.
Progressivement, cette compréhension-réalisation de notre vraie nature imprègne notre comportement et nos interactions de paix et de joie, nous vivons de plus en plus la non séparation et la liberté d’exprimer notre amour et nos talents de toutes les manières possibles. Chaque circonstance, chaque rencontre est occasion de célébrer la vérité de notre être, la vérité de tous les êtres. Chaque occasion de la vie, chaque action reflète cette universalité qui nous anime tous. Le monde nous apparaît comme notre propre intimité, c’est l’amour, c’est le vrai yoga.
Kamala, avec toute mon affection.
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