Ce n’est pas le soleil qui éclaire le monde, mais bien notre propre conscience.
Nous ne voyons pas un monde, nous ne connaissons pas un monde. Nous ne connaissons que nos perceptions. Nous ne percevons pas un monde, nous ne connaissons que l’expérience de voir, entendre, sentir (les odeurs comme les sensations) autrement dit percevoir. Il n’y a pas un monde, personne n’a jamais connu un monde en soi sinon que ses propres perceptions.
Comment sait-on qu’il y a expérience? On le sait car toute expérience apparaît à notre conscience. Sans la conscience qui sait, qui prend note qu’il y a expérience percevoir, il n’y aurait pas de preuve de l’expérience elle-même. La conscience est la preuve même de l’existence de l’expérience, et donc du monde. La conscience est la preuve du monde. Mais pas un monde fait d’objets extérieurs à nous, extérieurs à notre conscience, mais un monde-expérience qui n’apparaît que dans l’écran de la conscience, autrement dit en nous-mêmes.
Parlons de nous-mêmes. Qui sommes-nous vraiment? Nous percevons un corps qui change tout le temps, nos sensations changent, la vision du corps change, les odeurs, les idées changent. Tout ce que nous percevons change. Mais pour remarquer tout ce changement, il y a un champs qui ne peut pas changer, qui est absolument stable, et cela est le champs de la conscience. La conscience est cela en nous qui remarque le changement, mais qui ne change pas. Notre corps et nos idées évoluent, mais il y a un fonds qui donne toute sa continuité à cela, c’est la nature inchangeable de la conscience, ce « Je » qui est témoin du spectacle de l’expérience, de la vie.
En s’intéressant au « Je » essentiel, à l’espace de conscience, j’apprends petit à petit à reconnaître que c’est une source de calme et de repos. Au fur et à mesure que je m’y repose consciemment, je ressens ouverture et plénitude, comme s’il n’y avait plus rien qui manquait à mon bonheur. Je reconnais alors que ma vraie nature est déjà sérénité et liberté, dans une stabilité qui n’a ni de début ni de fin, comme un présent éternel.
Je peux compter dessus. C’est mon véritable refuge.