Pourquoi l’égo est-il souffrance?

Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre la nature de l’égo.

Communément parlant, on pense que l’égo c’est le fait de se sentir supérieur à un autre, ou cela peut être aussi la bonne image qu’on se fait de soi-même. L’égo a cette connotation liée à notre identité. Mais qu’en est-il vraiment?

L’égo, c’est le processus d’identification avec quelque chose, peu importe la chose. On peut s’identifier à son corps, c’est le plus commun. Je suis une femme, je suis un homme, un être humain. On peut s’identifier à son métier, à son pays, à sa classe sociale, à un parti politique ou un groupe religieux, une communauté. On peut s’identifier à des idées, à des croyances, à des images qu’on se fait de soi. La liste des objets de l’identification est infinie, et pour chacun ce à quoi on s’identifie change au fil du temps.

Quelles sont les conséquences de ce processus d’identification?

Si je suis identifié au corps, je sais aussi qu’il est vulnérable. Je vis alors avec la peur originelle de réduire la capacité ou la beauté du corps, voire sa disparition et sa mort. Si je suis identifiée avec mes possessions, mon statut, mes réussites et mes échecs, mon sens d’identité est bien fragile car toutes ces circonstances extérieures sont fluctuantes. Je vis alors dans l’insécurité permanente car je sais bien que tout est changeant. Cette insécurité me pousse alors à rechercher possessions, relations, situations qui augmentent mon sentiment de sécurité et qui rehaussent ou confirment l’image que je me fais de moi-même. Mais, comme je ne peux compter sur rien, car toute chose de ce monde ne dure pas, mon bonheur est fragile et superficiel. Je vis alors dans un état de souffrance quasi permanent. Ma quête vers la situation parfaite, ma fuite vers le bonheur que je recherche à l’extérieur, ne finit jamais.

Qu’est-ce qui s’identifie?

C’est ce mouvement de la conscience, l’attention, qui se pose sur un lot de perceptions, un lot de sensations, des idées, des images, et qui croit que ces perceptions, sensations et/ou idées constituent son identité. Par ce mouvement, c’est un peu comme si la conscience s’oubliait elle-même en ne s’intéressant qu’à ce qu’elle perçoit, par exemple le corps et le mental, et en croyant à la pensée « je suis ce corps et ce mental ».

L’égo existe t-il vraiment?

L’égo naît à chaque fois qu’il y a ce mouvement intérieur de la conscience pour s’identifier à une chose qu’elle perçoit. Mais de la même manière, l’égo disparaît quand ce mouvement ou processus d’identification cesse. L’égo naît avec l’activité d’identification et meurt de lui-même quand il y a cessation de l’activité d’identification. C’est pour cela que l’égo ou fausse identité est une illusion.

Comment cesser l’égo?

La conscience, cela même qui est conscient du contenu de l’expérience de la vie, doit revenir à elle-même et cesser de partir avec l’attention vers ceci ou cela de l’expérience sensorielle. En relâchant son attention, celle-ci se repose à la source d’elle-même, l’espace de conscience. Comme pour tout sujet qu’on souhaite apprendre, en donnant son énergie et son attention au fait même d’être conscient, on comprend de plus en plus la nature de la conscience. Ce processus de détente de l’attention doit s’accompagner d’une nudité intellectuelle totale, c’est-à-dire qu’on met de côté tous les concepts et toutes les croyances pour ne faire face qu’à l’expérience factuelle du moment présent. On se rend compte alors que la conscience est ce que je suis, c’est ma véritable identité. J’apprends aussi que ce que je suis est aussi ce que tu es, la conscience n’est pas personnelle mais universelle. Je ressens que je suis la source du bonheur que je recherchais jusqu’alors: paix, ouverture, joie sans objet, amour et liberté. La spontanéité et la créativité s’expriment alors comme une célébration de la vérité qui nous anime tous. La beauté et l’amour sont le quotidien d’un être éveillé.

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Avec tout mon amour,

Kamala